Un... Bébé Alouette ?!? {feat. Reika}

La vie suivait son cours, d’une bien étrange façon.
Vu de l’extérieur, rien n’avait jamais véritablement changé. Mais la relations entre les deux Hibari avait été un temps compliquée, avant de redevenir ce qu’elle était. Du moins, autant que possible. Parce que la vision du monde de Reika s’était retrouvée toute chamboulée, et leur équilibre s’en était retrouvé quelque peu changé ; pourtant leur relation était redevenue fidèle à ce qu’elle avait toujours été. Elle faisait maintenant partie des Hattori. Elle avait mis les pieds dans le même monde que son frère et cela avait fait d’elle une personne plus forte – mais également plus exposée.

Si on lui avait confié que sa vie deviendrait ainsi un jour, elle n’y aurait jamais cru. Pourtant aujourd’hui elle avait trouvé un équilibre dans lequel elle se sentait heureuse. Entre son rôle au temple, ses entrainements dans les dojos et les quelques missions auxquelles elle participait, elle avait le sentiment d’avoir trouvé sa place. De plus, les Hattori ne manquaient pas d’informations en tout genre et ainsi elle avait pu en apprendre davantage sur ce monde -en particulier celui qui entourait son frère- sans jamais solliciter personne.

Cette journée n’était en rien différente des autres. Elle avait passé sa matinée au temple à apprendre des choses futiles et sans réelle importance avant de rentrer dans cette grande maison dans laquelle elle vivait avec son frère. Il était rare qu’il soit là lorsqu’elle rentre et ce jour n’y fit pas exception. Sans y faire cas plus que de raison elle ôta ses chaussures et monta simplement directement dans sa chambre pour lire un peu. Absorbée par son livre mais tombant de fatigue, elle fini par s’assoupir sur son livre.

Elle se redressa d’un seul coup, incapable de dire depuis combien de temps elle s’était endormie, lorsqu’elle sentie une présence inconnue dans la maison. Était-elle trop profondément endormie pour ne pas l’avoir senti lorsqu’il était entré ? Depuis combien de temps était-il là ? Elle se mords la lèvre inférieure. Ce n’était même pas le plus important. Le plus important était de savoir s’il serait -ou non- hostile, et ce qu’il faisait là. Attrapant ce qu’elle trouve à portée de main, elle dissimule deux petits poignards de jets dans ses manches et quitte la pièce, sur ses gardes. Ce n’est pas parce qu’elle ne ressent qu’une présence que l’étranger est forcément seul.

Elle traverse le couloir silencieusement, furtivement. S’il y a bien une chose dans laquelle elle est douée, c’est de ne pas se faire remarquer. Et, finalement, elle arrive dans l’entrée du salon. Elle ne sait pas si elle doit être rassurée en voyant qui lui fait face où non -elle ne l’a jamais rencontré, mais elle le connait de réputation. Prenant appuie contre le mur, juste à l’entrée -ne pas s’approcher- elle corise les bras et se contente de le fixer. Neutre, impassible, exactement comme lui le serait. C’est d’ailleurs sans doute dans cette expression faciale qu’elle lui ressemble le plus. « Si c’est Kyoya que tu es venu voir, il n’est pas là. » lui dit-elle d’un ton neutre, davantage concentrée sur son arme que sur lui. Elle ne lâche pas sa garde, pas une seconde.

Bras croisés et adossée contre le mur, elle cherche a déchiffrer l’expression du visage du visiteur non désiré alors qu’elle s’adresse à lui pour la première fois de sa vie. Bien qu’elle ne saurait mettre le doigt dessus avec exactitude, elle se doute bien en le voyant que c’est loin d’être amical. Il s’entête pourtant à vouloir rester là, qu’importe qu’elle lui ai confié que son frère n’était pas là -sans précisé qu’il était son frère, pourquoi aurait-elle eu besoin de le préciser ? « Kufufu, ce n’est pas grave, je vais simplement l’attendre. » Elle hausse les épaules, faisant mine qu’elle s’en fiche. Mais en réalité, elle n’aime guère avoir ce genre de bombe à retardement chez elle. « Je ne m’attendais cependant pas à trouver quelqu’un d’autres ici. Heureusement que nous avons été silencieux la dernière fois, kufufu~ » Elle se contente d’hausser un sourcil. Elle n’a aucune idée de ce dont il peut parler mais honnêtement ce n’est pas ses affaires. Elle ne sait pas ce qu’il espère en envoyant de telles futilités. Faire la conversation ? Très peu pour elle.

Lorsqu’il se lève, elle redouble d’attention, sans pour autant bouger, sans pour autant laisser s’afficher la moindre émotion sur son visage. Dur d’être expressif quand on a grandi avec Kyoya, mais il faut reconnaitre que parfois, ça a du bon. Elle ne bougea pas même lorsqu’il vont très -trop- proche d’elle pour plonger son regard dans le sien. Sans pression, sans émotions elle soutient son regard, juste impassiblement. « Je suis tout de même curieux de savoir à qui j’ai affaire… l’Alouette ne m’avait pas dit qu’il était marié. » Marié. Marié. « Marié ? » Elle ne peut s’en empêcher. Elle éclate d’un rire cristallin, quelques instants. Quelques instants seulement avant de reprendre son sérieux, ponctué cette fois néanmoins d’un léger sourire amusé.

« Oh, j’aimerai bien ! » Qu’il se marie un jour, et non pas qu’il se marie avec elle bien entendu -quelle horreur ! Ce n’est pas un mensonge que de laisser planer un doute n’est-ce pas ? « Mais Kyoya n’est pas du genre à se marier, je me suis faite à cette idée. » Elle reconnait que ça l’amuse de laisser planer un tel doute. Mais puisqu’après tout il ne connait pas l’existence d’une sœur à Kyoya, ce n’est certainement pas à elle de lui révéler. Qu’il garde bien les secrets qu’il lui chante de garder. « Peut-être que tu si veux savoir à qui tu as affaire, tu devrais te présenter. Après tout, tu es ici autant chez moi que chez Kyoya, et c’est impoli de débarquer comme ça chez les gens sans se présenter. » En vérité, elle s’en fiche bien, puisqu’elle a déjà entendu parler de lui. Mais ça, il n’est pas obligé de le savoir, n’est-ce pas ?